Yannick Ruelle
Yannick Ruelle,
généraliste au centre
municipal de santé (CMS)
de Pantin © Y.R.

Article publié dans Concours pluripro, janvier 2023

Il préfère parler de "demandes non programmées de soins". Une position que Yannick Ruelle, médecin généraliste au CMS de Pantin, soutient en s’appuyant sur une étude des motifs de demandes de soins non programmés au sein de trois centres municipaux de santé de Pantin (Cornet, Ténine et Sainte-Marguerite) et qui indiquait que "de nombreux soins" auraient pu être programmés : "Prenez le cas du patient à qui on prescrit un examen complémentaire et qui doit revoir le médecin pour un résultat anormal, ou le patient chronique qui a besoin d’un suivi… On s’est rendu compte qu’en planifiant un certain nombre de choses, on réduit les demandes non programmées de soins", explique le médecin, qui estime qu’"on met dans les SNP pas mal de choses qui ont des réponses différentes".

 

Une réponse à plusieurs étages

Si une première réponse réside dans la planification de l’activité, une deuxième peut être apportée par les acteurs eux-mêmes. "Il y a des médecins qui se revendiquent comme des acteurs de soins primaires – par exemple les gynécologues, les pédiatres ou les psychiatres – mais qui ne sont plus là dès qu’il s’agit de soins non programmés. On fait donc reposer cette question sur la seule médecine générale, comme la problématique de la démographie médicale d’ailleurs…"

À Pantin, les CMS ont décidé d’y apporter une réponse à plusieurs étages. Ainsi, à Cornet, tous les matins, un médecin est dédié aux SNP, "y compris le samedi matin", précise Yannick Ruelle, et, sur les trois sites, tous les généralistes réservent des plages de SNP (deux par médecin le matin et trois l’après-midi). Et si tous ces créneaux sont pris, "on implique d’autres acteurs, notamment des infirmières. Elles voient le patient pour une évaluation, puis il y a un échange téléphonique avec l’un des médecins pour savoir s’il faut rajouter une consultation médicale le jour même ou le lendemain, ou si cela peut se résoudre par un conseil médical", poursuit-il, tout en avouant qu’à Pantin, ils ne voient pas la problématique "de façon très aiguë comme elle est médiatisée".

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