Article publié dans Concours pluripro, novembre 2021

Nous le savons et nous le pratiquons. Le suivi de patients porteurs de polypathologies s’assure au mieux par une équipe de plusieurs professionnels aux compétences complémentaires. Ces professionnels partageant l’information entre eux et avec le patient. Une fois ce credo répété, nous sommes face à quelques soucis. Le premier est lié à notre système d’offre de soins en ville, fondé depuis un demi-siècle sur un système de conventions entre professionnels et l’État. Nous sommes encerclés par une complexité d’actes différents, de nomenclatures et de conventions distinctes pour chaque profession. Le deuxième souci est lié à la reconnaissance de la compétence marquée par la délivrance d’un diplôme qui reste valable trente-cinq ans, voire plus. Nous savons que des compétences s’émoussent avec le temps quand d’autres s’acquièrent par l’apprentissage ou par l’expérience. Mais le contrôle, et donc la reconnaissance des compétences, est encore bien timide.

Dans cet environnement relativement figé, il devient difficile d’innover et d’adapter l’offre de soins à un contexte toujours changeant de la demande de soins. Comme si la France s’était plus intéressée au système de soins à travers ses professionnels plutôt qu’au service des patients, de la qualité ou aux résultats des soins délivrés. Cela n’a pas empêché de nombreux professionnels volontaires, parfois aidés des pouvoirs publics et de quelques législateurs, de chercher et expérimenter des voies en dehors de la réglementation. Que ce soit avec les ACI ou avec l’article 51, il a fallu passer bien des obstacles. Que ce soit avec les infirmières en pratique avancée (IPA), les assistants médicaux, les infirmières Asalee, les dotations diverses permettent aujourd’hui de "pratiquer autrement".

Le législateur manque l’audace suffisante pour agir
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