Ses premières années d'adulte, il les consacre à la construction de sa famille, à l'apprentissage de son métier : médecin. C'est en terminale que le jeune Jean-François, "issu d'une famille de commerçants et d'agriculteurs", choisit cette voie. En 1992, il intègre la faculté de Rennes, où, pendant son cursus, il ne sera en rien un "leader de promo". Au fil des années, il s'oriente vers "méd'gé'", et imagine son exercice "en libéral", "pas tout seul". Il ne détestera pas son premier remplacement, à Pluméliau (Morbihan), malgré les conditions difficiles... Ce qui le rassure : il ne s'est pas trompé de voie. Il appréciera l'avant-dernier, à Candé (Maine-et-Loire), auprès d'un regroupement de médecins et paramédicaux, qui lui confirme son attrait pour l'équipe. S'il n'y a pas, là encore, de projet de santé pluripro, il y a déjà "une ambiance".
En 2005, il s'installe à l'endroit de son dernier remplacement, 15 km plus loin, à Bécon-les-Granits. Dans un cabinet de groupe – monoprofessionnel –, lové dans une maison angevine de 1850. Le défi est double. Celui de l'installation, déjà. La première année est sportive ; la deuxième, il prend ses marques et repère les récurrences ; la troisième, il anticipe l'ennui de continuer ainsi pendant trente ans. Le défi de l'immobilier aussi : c'est à lui qu'incombe la tâche de trouver la structure qui permettra aux généralistes de modifier leur exercice. En prospectant, il tombe sur le dispositif MSP et y voit le moyen d'obtenir des subventions. En leader, il se lance dans l'aventure, fédère. En 2010, les planètes s'alignent : des acteurs acceptent de s'atteler au projet de santé, l'expérimentation des nouveaux modes de rémunération (ENMR) va venir en soutien, et les élus acceptent de s'occuper de l'immobilier.
Quinze ans plus tard, il se réjouit d'avoir pris cette direction : la MSP favorise l'interconnaissance, le travailler-ensemble, lui met à disposition une "boîte à outils" pour "enrichir [son] exercice", ses "propositions aux patients", "assure l'activité" de certains paramédicaux, participe de l'attractivité pour les médecins. L'expérience le conduit à aider d'autres MSP à se monter... Et à être repéré par l'APMSL (Association pour le développement de l'exercice coordonné pluriprofessionnel en Pays de la Loire), qu'il intègre en 2015, et dont il prend la présidence en 2017. Mais ce premier pas dans la représentation est "un échec" : "Je me suis retrouvé face à des difficultés, notamment de RH, que je n'ai pas su gérer."