"Tu n’as pas mis ça pour tes consultations", lance Guillaume Boisdin, visiblement amusé, à son frère Alexis. Avec sa chemise hawaïenne, le cadet rigole : "Et pourquoi pas ?" Le ton est donné : entre les deux frères, la taquinerie fait partie du quotidien. Originaires de Beauvais et de sa campagne, dans l’Oise, huit ans séparent Alexis de son aîné. "On a aussi une grande sœur", précise ce dernier... Une aînée pas étrangère au monde médical, "puisqu’elle est infirmière en PMI, comme l’était notre mère avant sa retraite". Une vocation familiale qui a convaincu Guillaume dès son plus jeune âge. "En CE2 déjà, je savais que je voulais être médecin !"

crédits : Alexis et Guillaume Boisdin
Alors, après le lycée, le jeune homme se lance dans une première année de médecine à la faculté de Rouen. "On dépendait de celle d’Amiens, mais deux ans plus tôt, j’ai vu ma grande sœur se réorienter après sa première année de médecine, n'ayant pas aimé l'ambiance… et j’ai préféré aller ailleurs", raconte Guillaume. À l’époque, Alexis a neuf ans : "Mon frère travaillait beaucoup mais il s'amusait bien pendant ses études… et ça m'a donné envie !", confie celui-ci. Après le lycée, direction Amiens pour le cadet, qui n’a plus peur de la "malédiction familiale". Pendant que l’un entame sa première année de médecine, l’autre termine ses études et commence les remplacements. "C’est à ce moment-là que je pratique pour la première fois la médecine en milieu rural", détaille Guillaume. Une pratique qu’il affectionne tout particulièrement, car la prise en charge y est souvent plus poussée et diversifiée, assure-t-il.