"Depuis l’ouverture de la MSP, fin 2019, les sages-femmes nous faisaient remonter en réunion d’équipe qu’elles rencontraient des femmes victimes de violences conjugales et qu’elles se sentaient démunies", lâchent Jean-François Gay-Laget et Méline Pagnier, infirmiers Asalée (en passe de devenir infirmiers en pratique avancée) et co-coordinateurs de la MSP Simone Veil de Pontarlier. Début 2020, l’équipe commence donc à travailler sur le sujet… jusqu’au confinement. "Si, à ce moment-là, on a dû gérer d’autres priorités, ce sujet est revenu sur le tapis lors du déconfinement, et multiplié par dix ! C’était devenu plus qu’une nécessité".
La première étape a consisté à élaborer un questionnaire pour les primo-consultations. À la question "Pensez-vous avoir déjà subi des violences psychologiques ou physiques ?", 8 femmes sur 10 ont répondu "Oui", bien que les faits ne soient pas forcément récents. Les professionnels de la MSP décident alors de se former pour répondre à cette problématique.

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L’association Femmes Debout, disponible rapidement, dépêche un éducateur spécialisé qui, pendant deux jours, présente aux professionnels les ressources existantes sur le territoire, explique comment identifier les différents profils d’agresseurs et les mécanismes des violences au sein du couple, le repérage, la prise en charge… "Nous avons convié à cette formation les pharmacies de Pontarlier - huit sont venus - et les assistantes sociales de secteur, détaille Méline Pagnier. Ensemble, nous avons décidé de créer un véritable parcours de prise en charge, en mettant dans la boucle la Police nationale, des juristes, des associations d’accueil de victimes locales... On a créé et diffusé une affiche et, d’ici fin août, une ligne téléphonique et une adresse mail dédiées seront ouvertes."