"Il y a des soins qu'on ne peut plus faire, parce qu'on est presque à perte", a expliqué Gaëlle Canat, co-présidente du collectif "Infirmiers libéraux en colère", à l'AFP. Lundi 12 février, les villes de Bordeaux, Gap, Marseille, Bayonne et Dijon ont été fortement ralenties par l'opération escargot menée par les infirmières. Ces dernières réclament une augmentation des tarifs de leurs actes. Depuis 2009, les montants restent inchangés, une situation qui plonge les soignantes dans l'embarras "l'inflation a progressé dans le même temps de 28%" et "quand on est payé 7,25 euros brut de l'heure, pour l'acte et le déplacement, financièrement ce n'est plus tenable", explique Gaëlle Canat. Car bien que les indemnités de déplacement, qui s'appliquent pour les soins à domicile, aient été revalorisés de 25 centimes en 2022, la co-présidente des "infirmier libéraux en colère" explique que c'est loin d'être suffisant "on est passés de 2,50 à 2,75 euros. On a eu l'impression qu'on nous disait "prenez des piécettes et fermez-là" ".

 

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Si la manifestation a débuté fin janvier en région Auvergne-Rhône-Alpes, dans le sillage du mouvement des agriculteurs, elle n'a pas connu le même engouement. Selon le collectif, quelques centaines de personnes ont manifesté au total lundi, une mobilisation perlée qui s'explique par la difficulté pour les libéraux de faire grève, en raison notamment de la permanence des soins. Les "Infirmiers libéraux en colère" affirment vouloir rencontrer le fraichement nommé, ministre délégué à la santé, Frédéric Valletoux pour trouver un terrain d'entente et résoudre cette situation.

 

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En attendant, une forte mobilisation est à prévoir "samedi 17 février - jour de départs/retours de vacances- on sera tous dans la rue", prévient le collectif soutenu par le syndicat Convergence infirmière. Ce dernier, en a profité pour indiquer via un communiqué le lancement d'une opération "d'envoi des feuilles de soins papier tous les 15 jours à la CPAM pour les actes gratuits". Après les récentes négociations entre les médecins et l'Assurance Maladie, c'est au tour des infirmières de faire entendre leurs voix. 

[Avec l'AFP]

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