Alors que la Première ministre a annoncé le 10 janvier dernier le report de l’âge de départ légal à la retraite à 64 ans, Olivier Véran, porte-parole du Gouvernement, a précisé sur FranceInfo, le lendemain, qu’il sera possible "de partir plus tôt", sur avis médical. Une visite médicale de fin de carrière, à 61 ans, pour les salariés exposés aux risques d’"usure professionnelle" sera en effet rendue "systématique et obligatoire", a-t-il précisé. Dans son dossier de presse, le gouvernement précise que ce "suivi médical renforcé" sera mis en place auprès des salariés exerçant des métiers identifiés comme exposés à la pénibilité. Ce nouveau mécanisme s’ajouterait donc à la visite médicale prévue à 45 ans. "C’est sur la médecine du travail que les choses reposent", a ajouté Olivier Véran. 

 


Une annonce qui a laissé sans voix le Syndicat national des professionnels de santé au travail (SNPST). "On n’a absolument pas été consulté. On a appris ça par les médias, en même temps que tout le monde", s’insurge Isabelle Legras, secrétaire générale par intérim de l’organisation. 

 

Une mesure "ni pertinente, ni faisable"

Selon elle, cette mesure "ni pertinente, ni faisable", soulève plusieurs problématiques et remet en cause les missions des services de santé au travail : "Nous sommes des professionnels de la prévention… or, dans cette réforme, on ne parle que de réparation ! Notre objectif est que les salariés arrivent à l’âge de la retraite en bonne santé, et donc d’agir pour améliorer les conditions de travail. Ici, on envisage plutôt de les laisser 's’abîmer' puis de nous demander de trier les plus abîmés… Cela va à l’encontre de nos missions". 

En outre, ajoute-t-elle, à l’heure où on souffre d’un déficit de médecins du travail et d’infirmières de santé au travail, "on veut nous rajouter une tâche, celle de 'médecin expert d’assurances' et faire peser sur nous l’attribution d’un droit à une prestation sociale !".

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