Article publié dans Concours pluripro, octobre 2025
 
Comme le rappelle l'article L6323-3 du code de la santé publique (CSP), une maison de santé est une personne morale constituée entre des professionnels médicaux, auxiliaires médicaux ou pharmaciens. Les autres professions, non réglementées par le code de la santé publique, ne peuvent pas faire partie d'une maison de santé, au sens juridique du terme. En effet, les membres d'une maison de santé sont généralement constitués en Sisa. Or, selon l'article L4041-3 du CSP, "peuvent seules être associées d'une société interprofessionnelle de soins ambulatoires des personnes remplissant toutes les conditions exigées par les lois et règlements en vigueur pour exercer une profession médicale, d'auxiliaire médical ou de pharmacien et qui sont inscrites, le cas échéant, au tableau de l'Ordre dont elles relèvent".
Pour interdire la coexistence, au sein d'une maison de santé, de professionnels de santé et de professions non réglementées (ostéopathes, naturopathes, réflexologues...), l'Ordre des médecins et le code de déontologie invoquent le risque de compérage et de perte d'indépendance professionnelle. Sont également avancées de possibles dérives sectaires, avec des pratiques de soins non conventionnelles, alternatives ou complémentaires, une atteinte à la qualité et à la sécurité des soins au motif que ces pratiques ne seraient pas approuvées scientifiquement. Mais aussi un risque de confusion et une éventuelle perte de chance pour les patients. Des poursuites pénales pour complicité d'exercice illégal de la médecine (article R4127-30 du CSP) pourraient également être engagées contre un médecin adressant des patients à des personnes exerçant illégalement la médecine "ou les recevant en présence d'un radiesthésiste ou d'un magnétiseur".