La débâcle se poursuit. Dans la tourmente depuis avril 2023, date à laquelle l'équipe dirigeante a été épinglée pour malversations financières à la suite de plusieurs alertes, rien ne va plus pour les centres de santé Cosem. En effet comme le rapporte Le Progrès, le centre de santé de Saint-Etienne n'aurait plus que quelques jours à vivre, au grand dam des patients mais aussi, des professionnels salariés.

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Pour rappel, tout a commencé à la suite du placement en redressement judiciaire de l'association qui gère plus d’une quinzaine de centres de santé en France, en novembre dernier. Les deux administratrices avaient évoqué l'idée de "se séparer de cinq centres pour faire rentrer de l’argent frais au Cosem et se laisser le temps de voir venir…".  

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Parmi ces centres jugés les moins rentables se trouve celui de Saint-Etienne, inauguré en novembre 2022. La direction avait réalisé de nombreux travaux, pour la somme pharaonique de 10 millions d'euros (minimum) afin de réhabiliter et de transformer ces anciennes galeries commerciales, en structure de santé, détaille Le Progrès. À l'époque, le maire de la ville, Gaël Perdriau, mais aussi Daniel Dimermanas, directeur de l'association Cosem, s'étaient félicités et réjouis de cette ouverture. "Nous avons l'expérience et les savoir-faire pour ouvrir des centres de santé pluridisciplinaires d'envergure. C'est notre marque de fabrique", avait déclaré Daniel Dimermanas.  

 

Du rêve au cauchemar

Et pourtant un peu plus de trois ans plus tard, ladite structure serait au bord du gouffre et menacerait de fermer du jour au lendemain. Et la déception est grande du côté des patients mais aussi du côté des équipes médicales et dentaires. "Nous y travaillons depuis le début et on y croyait. Lorsque le Cosem a ouvert, on s'est dit c'est l'Eldorado", révèle Fred, cheffe de l'équipe dentaire, au journal local. "Imaginez un peu, cinquante médecins et vingt-cinq dentistes… Waouh, ça va être un vrai hôpital en plein centre-ville", rapporte Estelle, cheffe de l'équipe médicale. Cependant, ce centre de santé, qui avait permis à ce quartier de reprendre vie, ne comptait "que" trois généralistes, un ORL, une sage-femme, une interne spécialiste du diabète, un orthoptiste, une infirmière, six dentistes, une pédodontiste et un orthodontiste... Un effectif complet mais très en deçà des chiffres annoncés à son ouverture.

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La décision de fermeture de la structure de Saint-Etienne a fait l'effet d'une véritable onde de choc. "Nous avons reçu un mail la semaine dernière nous annonçant la venue de l'actuel directeur, Samy Dimermanas (fils de Daniel Dimermanas), lundi 12 février. Tous les salariés du Cosem de Saint-Etienne étaient présents. Le matin même, ils avaient annoncé la fermeture du centre de Lyon", indique Fred. L'après-midi même, la direction annonçait la fermeture de celui de Saint-Etienne, ainsi que ceux de Paris 8e, Tours et Amiens. Au-delà de l'incompréhension, du désarroi, mais aussi de la colère, les professionnels ont immédiatement pensé à leurs patients. "Nos emplois c'est une chose, mais c'est aussi et surtout pour nos patients que nous sommes attristés. Certains d'entre eux étaient en larmes quand ils ont appris la nouvelle, confie Fred au Progrès. Nous avions entre 200 et 500 patients par jour sans compter les consultations orientées par le 115 pour les urgences dentaires et médicales. Au total depuis dix-huit mois, nous avons eu 80.000 passages." 

 

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