Depuis trois ans, des séances de simulation sont organisées avec les instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) et les internes de médecine générale (en 2e et 3e cycles) s’appuyant sur des situations de la vie réelle : annonce du passage en soins palliatifs ou en Ehpad, d’une maladie grave... « Ce sont des situations où les infirmières sont en contact fréquent avec le patient, et il y a une décision qui doit se prendre vite avec le médecin généraliste », explique le Dr David Darmon, directeur du département de l’enseignement et de recherche de la faculté de médecine de Nice. Un groupe de médecins et d’infirmières élabore un scénario joué par un autre groupe, puis le débriefing est mené par un psychologue qui assiste aux séances de simulation.

Cette volonté d’inclure les autres professionnels de santé dans la formation est née de l’expérience de terrain. « Nous avons vu les difficultés qui pouvaient exister à comprendre l’intérêt du travail pluripro et à reconnaître les compétences de chacun. Sachant que, jusque-là, les médecins ont toujours été mis sur la plus haute marche en tant que prescripteurs, les autres comme effecteurs », souligne David Darmon. 

Le 14 mars prochain, le département de médecine générale organise un forum à l’installation pluriprofessionnelle afin de mettre en lien les professionnels en formation initiale, les Ordres, des URPS et l’ARS. « La responsabilité sociale des universités est de former les futurs professionnels en cohérence avec les besoins du territoire », assure David Darmon, qui croit aussi au rôle essentiel des patients dans cette prise en charge des soins coordonnée et s’appuie sur le modèle de Montréal (le patient comme partenaire incontournable pour toutes les décisions qui le concernent, NDLR). Créé en 2019 et doté d’une codirection médecin-patient, le Centre d’innovation du partenariat avec les patients et le public, qui dépend de la faculté de Nice, a ainsi pour objectif de permettre l’exercice pluriprofessionnel et la démocratie sanitaire en partenariat avec les patients, impliqués notamment dans la recherche. « On ne peut pas se couper de l’expérience du patient et de son expertise de vie avec la maladie, assure-t-il. On se rend compte que le premier soignant, c’est le patient pour lui-même ». 

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