
Travailler sur la non-rupture de parcours
Michèle Lenoir-Salfati évoque l'offre de formation interprofessionnelle lancée par l'Agence national du développement professionnel continu (ANDPC), dont elle est la directrice générale.
Michèle Lenoir-Salfati évoque l'offre de formation interprofessionnelle lancée par l'Agence national du développement professionnel continu (ANDPC), dont elle est la directrice générale.
L’idée, c’est de proposer désormais des actions de DPC interprofessionnelles en appui à l’exercice coordonné. La ministre de la Santé a souhaité qu’on fasse un focus particulier sur l’appui au développement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). On a, dans notre offre, des actions qui, à la base, ont été prévues pour un public constitué de plusieurs professions. Dans ces actions pluriprofessionnelles, on ne travaille pas forcément la façon dont, dans le cadre d’une prise en charge, les différentes professions s’interfacent. Ils assistent simplement à la même formation, dans la même salle.
Autre problème : autour de la table sont, dans ce cadre, un médecin de Brest, une infirmière de Marseille, un pharmacien de Bordeaux… En clair, que des personnes qui ne travaillent pas ensemble au quotidien. C’est cela qui a fondé l’appel à projets pour créer une offre pour se concentrer sur les compétences interprofessionnelles. L’idée, c’est de travailler sur la non-rupture de parcours. On sait ainsi qui fait quoi, on sait à qui passer la main, quand, pourquoi… Et, surtout, cela doit concerner des équipes qui travaillent ensemble. C’est-à-dire que dans notre projet, les formations doivent s’adresser à des équipes d’un même territoire de santé. Ils ne vont pas forcément venir s’inscrire mais c’est l’organisme qui va approcher ces équipes pour leur proposer de travailler ensemble autour d’une thématique.
Aujourd’hui, les actions sont essentiellement méthodologiques. Comment, par exemple, faire un bilan de territoire ou un protocole de prise en charge conjointe ? L’objectif, à terme, c’est de répondre à des sujets thématiques sur la prise en charge de telle ou telle pathologie. On va aussi demander aux organismes de développer d’autres actions à partir du mois de mars.
Le tarif est unique et uniforme entre tous les professionnels de santé. La prise en charge pédagogique est aussi la même pour tout le monde. Aujourd’hui, par exemple, la prise en charge pédagogique pour un médecin est de 95 euros de l’heure, et 23 euros pour une sage-femme. On a donc décidé que le forfait pédagogique pour l’interprofessionnalité, quel que soit le professionnel, serait de 67 euros. L’indemnisation du professionnel reste, elle, évidemment variable puisqu’elle est assise sur la lettre-clé. On estime aujourd’hui qu’un médecin qui vient se former perd plus de revenus qu’une infirmière, par exemple.
Aujourd’hui, l’e-learning est indemnisé de la même manière que toutes les autres formations. Cependant, on se pose la question pour 2021. Il y a deux types d’e-learning : la formation à distance, très pratique mais qui ne fonctionne pas vraiment parce que cela correspond à regarder un diaporama pendant trois heures. En revanche, il existe un type d’e-learning très intéressant qui couple le cours avec de l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP). Les soignants sont actifs : ils peuvent s’auto-évaluer, entrer leurs résultats qui seront analysés, et même comparer leurs résultats avec ceux d’autres médecins. Encore mieux : il existe de la consultation simulée. Vous comprenez donc que tout ne peut pas être rémunéré de la même manière.