Pour Christelle Audigier, médecin généraliste fondatrice du collectif, "il existe des mesures qui enchaînent les médecins généralistes aux CPTS". Des mesures "coercitives" qui sont "actuellement en négociation" : "Le problème, c’est qu’il y a des dysfonctionnements dans certaines CPTS qui ne sont pas gérées par des médecins ou qui entraînent une sur-administration de l’activité médicale. Alors que nous souhaitons justement avoir moins d’administratif."

Pour la médecin installée dans l’ouest lyonnais, le "médecin n’a pas besoin des CPTS pour s’organiser avec ses confrères médecins ou paramédicaux. Les liaisons existaient déjà dans les territoires avant la mise en place des CPTS et la coordination se faisait déjà sans avoir besoin d’administratif. Leur existence est facilitatrice peut-être mais elle n’est pas essentielle".
 

Lire aussi : Appel de "Médecins pour demain" : "Plusieurs généralistes se sont déjà désengagés des CPTS"
 

Réactions de David Guillet, président de la FCPTS :
"Quand on a des revendications, on a toujours besoin d’un coupable. Et là, on cible les CPTS qui, pour moi, ne sont pas 'l’objet' des revendications. Cet objet, on le voit bien, il est monopro au travers du refus de certaines délégations. Or on a vu, au travers de la loi Rist, combien même elle est discutable, que c’était à la main des professionnels de santé eux-mêmes de s’emparer – ou pas – de ces sujets de délégation sur le territoire qu’est la CPTS. Donc se désengager des CPTS, c’est quitter le navire au moment où finalement on leur donne les clés. Aujourd’hui, on voit bien que la profession la plus engagée, c’est la profession médicale. Et on voit les progrès que ça a pu faire au niveau structuration et surtout la sécurisation de ce qu’est la CPTS par rapport à l’exercice médical. Parce que le projet de santé est à la main des professionnels, c’est une association et pour moi, c’est une erreur de se désengager parce que c’est là que tout doit se travailler. Et je suis prêt à entendre cette présidente et les revendications de ‘Médecins pour demain’, surtout leur peur. Agiter le chiffon rouge, c’est leur droit mais ils sont en train de casser l’objet CPTS qui est le meilleur rempart à ce que veulent nous imposer les administrations ou les tutelles.
Parler de sur-administration des CPTS, c’est signe de leur méconnaissance de l’objet CPTS parce qu’on le voit : les fonctions de coordination sont parfois relevées par les professionnels eux-mêmes, la structuration et l’organisation sont à la main des professionnels, donc loisir à eux d’avoir ou pas d’attache administrative. On fait vraiment ce qu’on veut dans la CPTS.
Ce qui est bizarre, c’est que "Médecins pour demain" revendique le fait qu’il faut désengager les médecins généralistes de la partie administrative. Ce que je comprends. Mais ce sont précisément les CPTS qui pourraient remplir cette mission de soulagement organisationnel et administratif. C’est le modèle qui y répond le mieux et qui est vraiment à leur main…"

 

RETOUR HAUT DE PAGE