"Cette forme de chantage n'est pas acceptable." Dans un courrier adressé à Luc Bouard, maire sortant de La Roche-sur-Yon, Romain Bossis, médecin généraliste et "président démissionnaire de la CPTS Centre-Vendée", dénonce une manœuvre politique et "un abus de pouvoir contraire à l'intérêt général".  

Romain Bossis, 35 ans, a récemment été désigné comme tête de liste de l’union de la gauche pour les élections municipales de 2026. Mais cette double casquette – soignant engagé et homme politique en campagne – a fini par susciter des crispations. "On a remarqué que certaines informations concernant la CPTS ne circulaient plus à la mairie", détaille le médecin généraliste, contacté par Concours pluripro. Alors pour "clarifier les choses", et "permettre des relations de travail apaisées", le bureau de la CPTS Centre-Vendée adresse un premier courrier le 26 mai dernier, au maire de la ville, Luc Bouard. "Nous souhaitons vous informer de la décision collégiale de mettre Romain Bossis (président de la CPTS) et Christian Briola (trésorier adjoint [et membre de l'équipe de campagne, NDLR]) en retrait des communications publiques", précise le courrier que Concours pluripro a pu consulter. Un courrier "qui n'attendait pas forcément de réponse", raconte Romain Bossis.  

Pourtant, cette mesure ne suffit pas à désamorcer les tensions. Le 19 juin dernier, la CPTS reçoit un courrier du maire de La Roche-sur-Yon : "Je note toutefois qu'il ne s'agit pas d'une démission", écrit Luc Bouard, avant de compléter : "dans ce contexte […] j'ai demandé aux services municipaux de suspendre, jusqu'à la fin du processus électoral, toute relation technique directe avec la CPTS Centre-Vendée". Une décision qu'il justifie par "un risque de confusion des rôles", "de récupération politique" et un message brouillé à destination des citoyens. 

Sonné par le courrier municipal, Romain Bossis a annoncé, lundi dernier, sa démission de la présidence de la CPTS. Un choix poussé par la "décision extrême, aussi brutale qu'incompréhensible" de Luc Bouard. "J'ai reçu beaucoup de soutien, y compris de la part de maires de partis politiques opposés au mien, qui ne trouvent pas cette décision républicaine et y voient une instrumentalisation de la santé", confie le médecin généraliste. Désormais libéré de ses fonctions, il affirme reprendre sa "liberté de parole sur les sujets de santé". 

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