La proposition de loi déposée par la députée Stéphanie Rist était prometteuse. Elle entendait développer l’accès direct, sans passer par un médecin, à plusieurs professions paramédicales (masseurs-kinésithérapeutes, orthophonistes…). Mais elle a été vidée de son contenu. C’est en tout cas ce que déplorent huit syndicats de professionnels de santé et une association de patients, qui cosignent ce 28 février une tribune à ce sujet dans Le Monde. Et ils sont catégoriques : "La restriction de l’accès direct aux seules structures d’exercice coordonné, peu nombreuses, n’aura aucun impact sur l’accès aux soins. Cela rendra les parcours de soins illisibles pour les patients et créera une rupture d’égalité pour les usagers. Les patients ne verront aucune amélioration."

Ils regrettent que leurs compétences propres de professions paramédicales ne soient pas mobilisées pour répondre au "défi de taille" que représente l’accès aux soins, rappelant que six millions de patients n’ont pas de médecin traitant. "Ces dernières années, le niveau de formation [des professions paramédicales, NLDR] a été augmenté de manière significative (…). Ils sont capables de répondre à de nombreux besoins en améliorant souvent la rapidité de la prise en charge au bon niveau", écrivent-ils ainsi dans Le Monde. Les signataires insistent sur le fait que "personne ne songe à remplacer le médecin, qui doit être le garant du parcours de soins du patient", mais ils souhaitent "utiliser pleinement les compétences de chacun".

La tribune a été signée par Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France ; François Blanchecotte, président du syndicat des biologistes ; David Boudet, président de la Fédération nationale des podologues ; Sarah Degiovani, présidente de la Fédération nationale des orthophonistes ; Luis Godinho, vice-président du syndicat des audioprothésistes ; Sébastien Guerard, président de la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs ; Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers ; Mélanie Ordines, présidente du Syndicat national autonome des orthoptistes ; et Gérard Raymond, président de France Assos Santé.

[À lire dans Le Monde].
 

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