"Les tensions sur le budget de la Sécurité sociale n’ont jamais été aussi vives, avec un déficit de l’Assurance maladie qui appelle une mobilisation exceptionnelle de tous les acteurs de santé." En ouverture de la journée "Santé : et maintenant ?" organisée hier par Les Libéraux de santé à Paris, Philippe Besset, son président, a tapé fort. Face à Geneviève Darrieussecq, il a insisté sur le fait que "c’est ensemble et pas les uns contre les autres qu’il nous appartient de construire les réponses pertinentes aux défis posés à notre système de santé." 

Des défis importants, d’autant que l’accès aux soins – et la santé – figurait dans les trois priorités des Français lors des dernières élections présidentielles et législatives, a rappelé le président de l’intersyndicale, également président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). "La démographie médicale reste un défi majeur, avec des disparités territoriales qui s’accentuent. Les professionnels de santé, en ville comme à l’hôpital, sont confrontés à des conditions d’exercice de plus en plus difficiles, professionnellement et humainement, a souligné Philippe Besset. Cette conjoncture particulière exerce une pression considérable sur la structure de notre système de santé déjà fragilisé par les crises successives que nous avons traversées." Mais il est encore possible "d’inverser le cours de la dégradation du système de santé" grâce à des "actions audacieuses, cohérentes et collectives". Comment ? En s’appuyant sur un "pacte conventionnel équilibré, garant de la stabilité et de la pérennité du système de soins".  

Face à la ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, Les Libéraux de santé ont rappelé les propositions qu’ils avaient formulées pour "rééquilibrer les voies et moyens de la négociation afin qu’être conventionné ne soit pas un fardeau ou un boulet mais un deal consenti et positif, pour les professionnels de santé libéraux, pour les patients et pour une utilisation plus efficace des ressources humaines et financières".  

 

PLFSS 2025, la pomme de la discorde

PLFSS 2025, quel atterrissage ? S’alignant sur la ministre de la Santé, Philippe Besset estime qu’il faut que chacun s’engage pour freiner les dépenses de santé. "C’est une nécessité à laquelle nous souscrivons pleinement mais sous certaines conditions, à commencer par le respect du dialogue social. Malheureusement, le PLFSS contient plusieurs mesures qui vont au rebours des annonces du Premier ministre", a déploré le pharmacien qui a cité sur deux mesures. "Imposer aux biologistes et aux radiologues des négociations expéditives pour organiser des baisses de tarifs et, sous la menace en cas de refus, elles leur sont in fine imposées unilatéralement par la Cnam, ce n’est pas acceptable."

La deuxième mesure concerne la création de nouvelles contraintes administratives visant à freiner les dépenses de santé. "Cela constitue une nouvelle atteinte à la négociation conventionnelle. Complexifier n’a jamais été une politique conventionnelle de maitrise médicalisée de la dépense, mais représente un gâchis du temps médical et de la ressource." Il faut donc avoir la "garantie" que les accords conventionnels signés seront appliqués "sans retard ni remis en cause des enveloppes budgétaires allouées".

 

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