Article publié dans Concours pluripro, février 2024
Début 1990. Jacques Chirac prononce cette formule célèbre : "Un chef, c'est fait pour cheffer." Certes, la phrase fait toujours sourire, mais elle a aujourd'hui un charme un peu désuet, tant les notions d'autorité et de discipline qu'elle véhicule semblent appartenir à un monde en train de disparaître... Car à l'heure de la "flexisécurité", du "management horizontal" et des "organisations agiles", on semble avoir moins besoin de personnalités exerçant un pouvoir fort et incontesté que d'individus capables d'insuffler une dynamique et d'emmener les autres vers un but commun.
En clair, on a moins besoin de "chefs" que de "leaders"... et cela se vérifie également au sein des équipes pluriprofessionnelles, où ce qu'on appelle ailleurs un "lien de subordination" n'a pas vraiment droit de cité. Il est d'ailleurs significatif que la langue française, connue pour être très riche, ait dû emprunter à l'anglais un vocable pour désigner un concept qui échappe en grande partie à toute tentative de définition. "Le leadership n'est pas quelque chose qui se décrète, c'est une posture pour celui qui l'a. Mais c'est surtout quelque chose qui est vécu par les autres", tente Marie-Hélène Certain, médecin généraliste aux Mureaux (Île-de-France), qui a coréalisé l'année dernière un Tour de France des CPTS, avec Albert Lautman, directeur général de la CPAM de l'Essonne, et Hugo Gilardi, directeur général de l'ARS Hauts-de-France. "Je crois qu'il faut surtout voir la question du leadership comme une question d'envie, avance de son côté Lydwine Vaillant, auteure de Réinventons le secteur de la santé. C'est avant tout une volonté de se mettre au service des autres, d'emmener ses collègues, ses confrères sur un projet."