Promulguée il y a neuf mois, la loi Rist fait toujours débat. Pour rappel, la loi du 19 mai 2023, "portant amélioration de l'accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé", permet d’accéder directement à certaines IPA, kinés et orthophonistes, sans ordonnance d'un médecin traitant. Ces derniers pourront également prescrire des examens complémentaires et des produits de santé. Le jeudi 15 février dernier, l'Académie nationale de médecine s'est fendue d'un communiqué pour alerter sur la nécessité du diagnostic médical. S'en passer "doit rester une exception" a-t-elle affirmé. 
 

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"La prescription médicale n’est pas une formalité de nature administrative", a assuré l'Académie de médecine. "Elle est […] l’aboutissement d’un processus intellectuel dont la conduite tire parti du fait que le médecin, après au moins neuf ans d’études, possède un important savoir théorique et pratique et dispose, avec le temps, d’une expérience croissante et de connaissances en permanence remises à jour." Un argument qui fait réagir. Dans un communiqué, l'Unipa et son président Emmanuel Hardy, disent reconnaître “l'importance du diagnostic médical", mais soutiennent également que "certains professionnels de santé, notamment les infirmières en pratique avancée, possèdent les compétences et les connaissances nécessaires pour évaluer et traiter de nombreux cas en pleine autonomie et responsabilité. Ces professionnels suivent des formations approfondies et actualisent leur connaissance au travers des recommandations de bonnes pratiques et de la formation continue." 
 

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Poursuivant son argumentaire, l'Académie de médecine soutient que "la démarche diagnostique n’est pas simple, y compris pour les médecins. Des signes, d’apparence simple ou anodine, peuvent traduire l’existence d’une maladie complexe et grave" et que "la mise en route d’un traitement comporte toujours une part de risque. […] Faire le pari que, sans le renfort de l’analyse intellectuelle ayant conduit au diagnostic médical, la thérapeutique engagée sera adaptée, peut conduire à ce que celle-ci se révèle inefficace, sinon néfaste" alarme-t-elle. 

"Nous avons tellement de retard sur les pratiques avancées … Nostalgie et condescendance ne suffiront pas pour soigner les malades" a simplement commenté Stéphanie Rist sur X. 

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