"C'est un échec", "le projet est à l'arrêt". Comme le rapporte le quotidien local, Jean-Loup Lafeuillade, podologue à La Charité-sur-Loire dans la Nièvre, et président de l’association de préfiguration de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) Nord Val de Loire et Puisaye Nivernaise, semble découragé. Cette association, créée le 8 novembre 2022, visait à accompagner et à fédérer les professionnels de santé et apporter une réponse aux demandes de soins non programmés, ainsi qu'une amélioration des parcours de santé. La création de la CPTS en bonne et due forme qui devait en découler semble désormais sérieusement compromise. De nombreux professionnels libéraux du nord-ouest nivernais, dont ceux des cinq maisons de santé (La Charité, Donzy-Pougny-Alligny-Pouilly, Cosne, Neuvy-sur-Loire, Saint-Amand) avaient pourtant exprimé leur volonté de "créer du lien" et de rendre le territoire attractif.  
 

Lire aussi : Le Sénat adopte la PPL Valletoux avec des modifications majeures 
 

Pour Jean-Loup Lafeuillade, deux lois sont à l'origine de ce revirement de situation. "Il y a une opposition des médecins du territoire par rapport au projet en regard de projets de lois, Rist en particulier et maintenant Valletoux, explique-t-il. Ces lois donnent trop de prérogatives à leurs yeux aux CPTS", mais aussi aux professionnels de "l'exercice regroupé. C’est leur droit, de s’opposer." 

 
Lire aussi : Accès direct : mesure définitivement adoptée par le Parlement… mais l’échelon CPTS exclu 

 

Le podologue évoque une "ambiance tendue" avec des revendications syndicales fortes autour de plusieurs enjeux locaux, qui peuvent parfois faire "passer à côté de financements" et donc "d’actions structurantes". La déception est grande pour le professionnel. "On y a cru. C’est dommage mais c’est comme ça. Il y a des territoires où les CPTS sont en difficulté. Jusqu’à aujourd’hui elles ont apporté des solutions, mais elles ne peuvent apporter que si la majorité adhère."  

L’ARS (Agence régionale de santé) a été informé et de la situation, et le conseil d’administration de l’association de préfiguration prononcera, lors de son assemblée générale début 2024, la mise à l'arrêt, voire la dissolution de cette dernière. Désenchanté, Jean-Loup Lafeuillade espère cependant assister à la naissance d'un tel projet. "Une telle communauté vivra peut-être un jour car on pense que ça fait sens, mais, ce sera repris par d’autres car ceux des débuts sont dépités." 

 

[Avec Le journal du Centre

 

RETOUR HAUT DE PAGE