"On ne jette pas le bébé avec l’eau du bain"…. Après de longs mois de négociations conventionnelles avec l’Assurance maladie [elles avaient commencé en janvier dernier et engendré des déconvenues, NDLR], les trois syndicats de kinés libéraux –  Alizé Kiné, la Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) et le Syndicat national des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (SNMKR), semblent apaisés. Réforme de la nomenclature, évolution du zonage, revalorisation financière, création d’actes, conditions d’exercice, de nombreuses questions étaient en suspens…  L’enveloppe de 530 millions d’euros promise par l’instance à l’issue de la 7e et dernière séance de négociation, le 30 novembre dernier, "correspond globalement à nos attentes", affirme François Randazzo (Alizé), ajoutant que ces demandes "étaient loin d’être stratosphériques… On a voulu être des acteurs conventionnels responsables".

Quant au texte, "on a abouti à quelque chose de plutôt satisfaisant", résume Sébastien Guérard (FFMKR). Pour l'heure, l'offre est en train d’être décryptée par les représentants des quelque 73 000 kinés libéraux… Après en avoir débattu avec leurs adhérents – notamment lors d’un congrès extraordinaire demain pour la FFMKR –, ils décideront de signer, ou pas, d’ici la fin de l’année.

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Un calendrier qui déçoit

Alors que le dernière "grosse" revalorisation datait d’il y a dix ans, la proposition de la Cnam en ce sens était très attendue. "La proposition qui a été faite – soit environ 2 euros de plus pour l’acte standard – est plus haute que d’habitude", pointe Guillaume Rall (SNMKR). Mais le problème que soulèvent les trois syndicats, c’est le calendrier "trop étendu dans le temps", avec une première phase de revalorisation au 1er juillet 2023 et un seuil atteint seulement en 2025. "Quand on voit le niveau d’inflation et les prévisions de l’Insee en ce sens, il est clair que ces revalorisations seront réduites à néant le temps qu’elles s’appliquent", regrette François Randazzo. C’est ce calendrier qui reste le point majeur de contestation des professionnels. Afin d’obtenir un raccourcissement de celui-ci à 18 mois, intégrant une clause de revoyure sur l’inflation pour accélérer la deuxième phase si besoin, les syndicats comptent "mobiliser" tous leurs contacts politiques.

Face au vieillissement de la population, l’enveloppe débloquée doit aussi servir à rémunérer les kinés pour de nouveaux actes comme la prise en charge de la prévention et la perte d'autonomie. Concrètement, l'Assurance maladie propose de rémunérer les kinés pour un "repérage de la fragilité" des seniors, mais aussi de pour la rééducation des enfants lourdement handicapés.

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