C'est un saut dans le temps… ou plutôt plusieurs sauts ! Car l'exposition "Il était une fois l'anesthésie" (actuellement accessible au Musée d'histoire de la médecine, à Paris*) raconte l'histoire de cette spécialité à travers les instruments et techniques qui ont été utilisés au fil des siècles pour "tenter d'opérer les patients en limitant leurs souffrances". Expérimentations, inventions, échecs mais aussi innovations… Des dizaines d'instruments et appareils sont proposés pour suivre l'évolution de cette discipline qui n'a été reconnue comme spécialité qu'en 1965 puis comme la "spécialité d'anesthésie-réanimation" reconnue en 1970.

"L'origine de l'exposition revient à un groupe d'anesthésistes passionnés par l'histoire de leur discipline, et qui ont regroupé, depuis une quinzaine d'années au sein du département d'anesthésie de La Pitié-Salpêtrière, du matériel ancien pour éviter qu'il ne se perde. Et aujourd'hui, le moment est venu d'en faire bénéficier à la fois nos collègues et le grand public sur cette spécialité qui est toujours un peu crainte et dont on perçoit le geste comme un peu mystérieux", précise Jean-Pierre Haberer, ancien chef de service au département d'anesthésie de l'Hôtel dieu et membre de la Société française d'anesthésie et de réanimation.

Cannabis et éponge somnifère

L’usage de techniques pour diminuer la douleur remonte à la Haute Antiquité, où on avait recours au cannabis (plus de 5.000 ans avant J.C.) et à nombreuses plantes (pavot, ciguë, mandragore, jusquiame, datura…) pour la chirurgie. L'éponge somnifère était également utilisée pour le sommeil et l’analgésie. Le principe ? Préparer un mélange de plantes, en imprégner une éponge et la faire sécher, la garder dans un vase clos, l’humidifier à l’eau chaude avant de faire inhaler ses vapeurs au patient avant la chirurgie.

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