"Depuis plusieurs années, on voyait qu’il y avait un besoin, une nécessité d’offrir la possibilité aux professionnels de santé et aux équipes coordonnées de s’emparer d’outils de médiation afin de résoudre tout ce qui est de l’ordre des conflits"se souvient Nicolas Dechassat, directeur de la Fédération de l’exercice coordonné et maisons de santé en Grand Est (Femage). Il y a un peu plus d’un an, lors de son colloque régional, la Fémage Grand-Est et l’Association nationale des médiateurs (ANM) signaient une convention de partenariat pour promouvoir la médiation auprès des structures d’exercice coordonné.

La convention se décline en trois niveaux d’action. Le premier : une permanence téléphonique. "Imaginons une équipe dans laquelle un médecin a un problème avec l’un de ses confrères, ou alors dans laquelle la coordinatrice a un problème avec un membre de l’équipe. Ils vont pouvoir appeler l’ANM et avoir un médiateur qui va leur permettre d’exprimer leur besoin et les conseiller sur la situation. En fait, l’idée c’est d’éviter que des petites situations gérables deviennent des conflits envahissants et parasitants pour la structure et son fonctionnement." Cette ligne téléphonique, ouverte une demi-journée par mois, reçoit en moyenne "deux à trois appels par mois", avance le directeur de la Femage. "Ça parait peu, mais c’est déjà bien ! Ça permet de mettre en évidence le besoin. Et, si ça a permis à ces deux ou trois personnes de trouver des leviers pour mettre fin à ces situations, c’est déjà satisfaisant."
 

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Le second niveau d’action s’est traduit par la mise en place d’une formation de trois jours, une fois par an, "à l’initiation à la médiation afin de prévenir et d'orienter les situations de conflits". " La formation n’a pas vocation à faire d’eux des médiateurs, assure Nicolas Dechassat. Mais à leur permettre de gérer ces situations grâce aux outils de la médiation." Pour cette raison, la formation s’adresse à tout type de profil, tant qu’ils travaillent en équipe coordonnée et qu’ils sont membres de la fédération. Cette première formation, qui s’achèvera avant la fin du mois, accueille 13 participants, dont neuf coordinateurs (huit en maison de santé et un en CPTS). Les trois autres participants sont pharmacien, médecin généraliste et masseur-kiné.

Enfin, le troisième et dernier niveau d’action proposé par cette convention de partenariat permet aux équipes coordonnées, lorsqu’elles ne sont plus capables de gérer la situation, d’avoir recours à un médiateur. "Là, c'est très simple, on met en relation le demandeur avec l’ANM. On fait le lien", résume Nicolas Dechassat, qui espère que ce partenariat "puisse lancer des choses en région Grand-Est et susciter des envies de partenariat pour les autres fédérations."
 

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