Mercredi, la FFMKR, premier syndicat de kinésithérapeutes et l'UNMSS, association représentant les maisons sport santé et soutenant leur structuration, se sont donc engagées à promouvoir l'activité physique adaptée, alors que les Jeux Olympiques de Paris se rapprochent à grands pas. Pour cela, les deux instances ont signé une convention de partenariat dans laquelle, elles s'engagent à faire de la lutte contre la sédentarité un de leur cheval de bataille.  

"Sur le plan opérationnel et logistique, nous allons mettre en place un comité de pilotage national avec des représentants de la FFMKR et de l'UNMSS", nous révèle Sébastien Guérard, président de la FFMKR et de l'Union nationale des professionnels de santé (UNPS). "Nos objectifs sont multiples. Tout d'abord, nous allons effectuer un recensement de l'existant et établir un répertoire des ressources : quelles structures existent ? Où se situent ces maisons sport-santé ? Qui doit-on contacter ?..." Ensuite, elles vont tâcher d'identifier tout ce qui est susceptible de faciliter les collaborations entre les différents acteurs. "Il y a une tension très forte sur l'offre de soins, les cabinets sont saturés. Nous recevons de plus en plus de patients souffrant de maladies chroniques de plus en plus longtemps, et ce, de plus en plus tôt, précise Sébastien Guérard. Ce que nous observons, c'est que nous pourrions maintenir les acquis de la rééducation plus longtemps si ces patients prenaient le relais avec une activité physique adaptée (APA). Cependant, ils ont parfois un peu de mal à le faire tout seul dans leur coin."  

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Autre frein principal analysé, l'insuffisance d'adressage aux maisons sport-santé et donc vers l'APA. "Pourtant, ce n'est pas le nombre de patients qui en nécessiteraient qui manque. Pour le président de la FFMKR, "le corps médical n'est tout simplement pas assez sensibilisé sur la question. Il n'a pas notion de ce qu'il faudrait prescrire, comment il le faudrait et vers qui orienter ces patients, alors que le kinésithérapeute est le professionnel de santé qui a toujours été la passerelle entre le sport et la santé." Cette profession vise à se positionner en tant que catalyseur et accélérateur du déploiement de l'APA en France, et revendique, de ce fait, le droit de “primo-prescrire de l'activité physique adaptée". Pour Sébastien Guérard, le fait de pouvoir renouveler et non de prescrire est un énorme frein à ce déploiement. "Quand un patient arrive en fin de parcours de rééducation et qu'il aurait besoin d'être orienté vers de l'APA, nous devons le renvoyer vers son médecin traitant, or ce dernier n'est pas forcément disponible ou sensibilisé."  

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Du fait de tous ces facteurs, la FFMKR et l'UNMSS ont donc décidé de signer cette convention. Si pour l'heure aucune date ou action n'ont été précisées, l'UNMSS "aurait dans les tuyaux, le projet d'un Tour de France", rapporte Sébastien Guérard. Il y a une volonté de la part du gouvernement de vouloir centraliser une grosse maison sport-santé par département, de telle sorte à avoir un point repère. Nous allons nous appuyer sur notre maillage concordant et essayer de mener des campagnes de politique nationale, indique-t-il. L'enjeu pour nous, ce sont les JO 2024. Il va y avoir dans les six mois qui viennent, un déchaînement médiatique autour du sport. Derrière tout ça, nous voulons semer la graine dans la tête de la population, que la maladie chronique ne doit pas être un obstacle à une pratique d'activité physique."  

 

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