L’objectif des 4 000 assistants médicaux sur l’ensemble du territoire national en 2022 était-il trop ambitieux ? La question se pose quand on sait que seuls 3 258 contrats ont été signés au 11 juin dernier. Mais si ce nouveau métier – lancé il y a trois ans dans le plan "Ma Santé 2022" – constitue l’une des solutions pour lutter contre les déserts médicaux, le département de l’Aube n’en compte que 13 postes, pour un total de 360 médecins, dont 200 généralistes et 160 spécialistes, rapportait hier L’Est éclair, qui s’interroge : "pourquoi le nombre d’assistants médicaux n’est pas encore à la hauteur des attentes ?"

"Bras droit" du médecin, l’assistant médical est censé "pouvoir [lui] dégager jusqu’à 20% de temps purement médical, en aidant aux tâches administratives, en commandant du matériel, en préparant les consultations, en accueillant les patients, en prenant leur tension ou encore en nettoyant le matériel : ça, c’est le médecin qui en décide", explique le journal régional, qui note également l’avantage de la possibilité de financement du poste par l’Assurance maladie. Seules conditions pour obtenir une aide à l’embauche d’un assistant médical : exercer en mode regroupé, s’engager à augmenter sa patientèle ou file active, s’inscrire dans une démarche d’exercice coordonné ou s’engager à le faire dans les deux ans. Première contrainte : "ce n’est pas le cas de tous les médecins", rapporte L’Est éclair, tout en citant la deuxième contrainte que représente la nécessité de justifier "d’un certain niveau d’activité". En effet, l’Assurance maladie précise que "pour être éligibles à cette aide, les médecins généralistes doivent avoir un nombre de patients les ayant choisis pour médecin traitant de plus de 640 patients. Pour les autres spécialistes, avoir été consultés par un certain nombre de patients différents dans l’année (la "file active") avec un seuil de patients minimal spécifique à chaque spécialité".
 

17% des habitants sans médecin traitant

La France étant "le pays d’Europe qui compte le moins de patients par médecin, précise Philippe Laguitton, directeur de la CPAM de l’Aube, dans certains secteurs, jusqu’à 17% des habitants sont sans médecin traitant". Et si certains praticiens ont accueilli les assistants médicaux comme une réponse à leur besoin, d’autres "ont des réticences, notamment parce qu’ils deviendraient employeurs, ou parce que cela remettait en cause leur fonctionnement", affirme-t-il à L’Est éclair.

Aujourd’hui, précise le journal, la majorité des assistants médicaux du département sont embauchés dans des maisons de santé.
 

[Avec L'Est éclair]

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