C'est un véritable "coup de massue", vocifère Guillaume Rall, président du Syndicat national des masseurs kinésithérapeutes (SNMKR) qui dénonce des "coups de rabot". Un avis que partagent les deux autres syndicats de kinés, la FFMKR et Alizé, qui se sont également insurgés, par voie de communiqué, contre l'article 10 du projet de loi de finances (PLF) pour 2025. Si la mesure est maintenue, elle rentrera en vigueur dès le 1er mars prochain. Une véritable "catastrophe pour la profession déjà fragilisée", s'inquiète Guillaume Rall, contacté par Concours pluripro.
"Il y a un certain nombre d'activités pour lesquelles les professionnels peuvent être assujettis à la TVA (micro-entrepreneur, auto-entrepreneur…). En revanche, par définition, les professions de santé sont exonérées de TVA pour la catégorie des soins dispensés aux personnes", confie Guillaume Rall. Cependant, toute la partie "redevances de collaboration ou de rétrocessions d'honoraires [de leurs assistants ou collaborateurs et qui représente entre 15% et 30% du chiffre d'affaires, précise le communiqué de la FFMKR publié hier] dont bénéficient les kinés titulaires et associés des cabinets, est, elle, assujettie à la TVA." Ainsi, tout professionnel de santé percevant ces redevances ou ces rétrocessions est soumis à la TVA, à partir de 37.500 euros pour l'année civile précédente, et à partir de 41.250 euros pour l'année en cours.
Cependant, les règles du jeu ont été modifiées du jour au lendemain avec le passage en force du PLF pour 2025, lundi dernier. "Cette franchise de TVA a été baissée pour tous les professionnels, de 37.500 euros à 25.000 euros pour l'année précédente et de 41.250 euros à 27.500 euros pour celle en cours", proteste le président du SNMKR. "Et beaucoup de kinés touchent ces redevances et ces rétrocessions, et de ce fait, bon nombre d’entre eux vont dépasser les 25.000 euros et se retrouver à payer une TVA à 20% sur ces revenus... Cela va être une nouvelle charge financière très importante et une fragilisation du modèle économique de la profession", s'inquiète Guillaume Rall.