En régions
Pour sensibiliser les professionnels de santé à la démarche environnementale et à la transition écologique, la CPAM de la Manche, en lien avec l'ARS, l'URML et la fédération régionale des maisons de santé, a organisé une soirée afin d'"initier le mouvement" auprès des MSP.
Une soirée des maisons de santé écoresponsables. C'est ce qu'a proposé la CPAM de la Manche le 8 octobre dernier, en lien avec l'ARS Normandie, l'URML et la Fédération des maisons de santé (FMPS). Objectifs : sensibiliser les MSP aux enjeux de la démarche environnementale (santé environnementale et transition écologique) ; fédérer les professionnels de santé autour de l’écoresponsabilité et les inciter à agir ; et constituer un groupe de volontaires pour travailler à la création d'un kit d'accompagnement pour les structures, notamment les maisons de santé et les centres de santé médicaux et polyvalents.
"Suite aux remarques des maisons de santé du département lors des rendez-vous de suivi ACI (accord conventionnel interprofessionnel) et aux besoins identifiés autour de l’action sur le développement durable, nous avons décidé d'initier le mouvement autour de ce sujet – primordial pour l’avenir – et d’aider les représentants des MSP à s’inspirer et à porter le message auprès des équipes", explique Philippe Decaen, directeur de la CPAM de la Manche. L'idée est également de "recruter", au sein des maisons de santé, des ambassadeurs pour lancer un groupe de travail afin de réaliser un kit pour accompagner le déploiement de la démarche. "Nous leur fournirons la forme et le cadre. Ils nous apporteront le fond et une adaptation à la réalité de leurs territoires et de leurs expériences au sein des cabinets", poursuit Philippe Decaen.
Santé environnementale et décarbonation des cabinets, contexte spécifique au territoire, arbre décisionnel sur ce qui est jetable/réutilisable, discours pluriprofessionnel au-delà de la voix du médecin, déprescription… Alice Baras, professionnelle de santé durable et autrice du Guide du cabinet écoresponsable, a détaillé toutes les opportunités et possibilités pour agir "face à l'urgence en santé-environnement". Parce que l’empreinte carbone du système de santé représente, à lui seul, 8 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau national, indique une plaquette sur l'écoprescription présentée par l'Omédit Normandie. Mais aussi, parce que l’impact des médicaments et des dispositifs médicaux génèrent plus de la moitié de ces émissions. Que faire ? L'Observatoire régional du médicament, des dispositifs médicaux et de l'innovation thérapeutique détaille les 4 piliers de l'écoprescription : mieux prescrire, moins prescrire, limiter la contamination environnementale de sa prescription et tenir compte de l’empreinte carbone de sa prescription. Une "urgence" pour reprendre les propos d'Alice Baras, sachant que 3 milliards de boîtes de médicament sont mises sur le marché chaque année et que plus de 13 tonnes sont inutilisés.
À l'île de la Réunion, Coralie Loubaresse-Victor, médecin généraliste à la MSP Kèr soignant, porte un projet de maison de santé "verte". Inscription de la démarche dans le projet de santé et écriture d’une charte, construction d’un bâtiment à vocation zéro énergie, sobriété numérique, fonctionnement interne (déchets, utilisation raisonnée du matériel, produits d’entretien…), réorganisation des pratiques avec la pharmacie, référent "écolo", implication des patients… autant d'actions mises en place – et détaillées pendant la soirée – pour réduire l'impact environnemental de la construction d'une MSP.
