
Plan Covid-19
Il faut aborder le cas des maladies chroniques
Gérard Raymond, le président de France Assos Santé, regrette que le début de la gestion de la crise n'ait pas suffisamment pris en considération les maladies chroniques.
Plan Covid-19
Gérard Raymond, le président de France Assos Santé, regrette que le début de la gestion de la crise n'ait pas suffisamment pris en considération les maladies chroniques.
L'épidémie de Covid-19 provoquée par le virus Sars-CoV2 touche en majorité des personnes âgées de plus de 60 ans. Indépendamment de l’âge, la présence de maladies chroniques s’accompagne aussi d’une diminution des capacités physiologiques ou accentuent le risque de complications et de formes graves. Ces personnes nécessiteront une prise en charge médicale, avec le recours à des traitements à domicile, à l’hospitalisation et, pour certaines, à la réanimation dès lors que celle-ci augmente les chances de survie.
En France, le début de gestion de la crise pandémique n’a pas suffisamment considéré cette problématique. À partir du 16 mars seulement, la mise en œuvre du confinement s’est accompagnée de messages en direction des personnes à risque, sans toutefois traiter spécifiquement la question des maladies chroniques. Les associations, en concertation avec des sociétés savantes, ont commencé à émettre des recommandations, et des rappels de précaution ont été communiqués, engageant les patients à ne pas interrompre leur traitement sans en parler d’abord à leur médecin. Le risque de fake news a été également souligné en l’absence de recommandations ciblées sur les maladies chroniques.
Dans ce contexte, France Assos Santé a demandé à plusieurs reprises l’établissement d’une communication suivie avec les différentes instances. Elle est importante pour conserver le degré de transparence indispensable et nécessite un partage ouvert et démocratique, même sur les points douloureux qui caractérisent le degré alarmant d’impréparation initiale de la France et ses conséquences prévisibles.
La réactivité de tous est indispensable, et la mobilisation doit être à la hauteur des enjeux. Nous demandons que la France mette en œuvre un volet spécifique à chaque phase de l’épidémie. Il convient ainsi de dresser une liste exhaustive des maladies chroniques à risque. Les modalités de prise en charge à domicile ou en hospitalisation doivent être revues. Enfin, nous demandons la définition d’une conduite à tenir pour le maintien et le traitement à domicile des malades chroniques. Nous sommes également conscients que la France pourrait ne pas éviter d’avoir à recourir à des procédures dégradées. Mais la réactivité est essentielle, et les blocages éventuels ne doivent pas empêcher les plans alternatifs. Il s’agit de toutes les solutions qui contribueront à atténuer l’impact de l’épidémie et son fardeau humain.