Des expérimentations dans ce sens ont été votées dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022. Ainsi, dans six départements et pour une durée de trois ans, les patients pourront accéder directement aux kinés, sans prescription médicale. Une mesure qui, avant son adoption, avait provoqué l’indignation des syndicats de médecins, sans toutefois convaincre la majorité parlementaire, qui a bel et bien accordé fin novembre son feu vert à l’expérimentation, telle que soutenue par le CNOMK. Néanmoins, des garde-fous ont été ajoutés dans le texte par le Sénat : l’expérimentation devra recevoir l’avis de l’Académie de médecine et de la Haute Autorité de santé (HAS). Ces avis devront être reçus par le Gouvernement dans un délai de trois mois, à compter de la notification du projet de décret. Sans quoi, "ils seront réputés comme rendus", a précisé le rapporteur de la commission des Affaires sociales, Thomas Mesnier, urgentiste de formation.
L’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes plaide également pour une extension du droit de prescription du kiné, notamment concernant les anti-inflammatoires, les antalgiques, l’imagerie, les bons de transport, mais aussi les arrêts de travail. Depuis la publication de deux arrêtés en mars 2020, les kinés qui travaillent dans une structure coordonnée (MSP, CDS) peuvent déjà délivrer des AT de moins de cinq jours en cas de douleur lombaire aigüe chez l’adulte (de moins de quatre semaines) et de torsion de cheville. Dans le cadre de ces protocoles, les patients peuvent d’ailleurs accéder directement aux soins de kinésithérapie. Ils peuvent également se voir prescrire "une rééducation en kinésithérapie, et dans le cas de la torsion de cheville par exemple, du paracétamol, une contention, une attelle amovible, des cannes anglaises, ainsi qu’en présence d’un ou plusieurs critères d’Ottawa, une radiographie", précise le CNOMK.