Quel constat vous a mené à lancer une formation pluriprofessionnelle à l’intelligence artificielle pour les professionnels de santé d’Auvergne-Rhône-Alpes ?

David Gruson : Il y a un besoin d’adaptation des formations médicales et paramédicales pour intégrer tout le potentiel du numérique et de l’intelligence artificielle (IA) en santé. Dans ce contexte, et avec la volonté de la région de s’ouvrir au numérique, nous avons commencé à réfléchir au contenu de ce cursus, avec l’idée de l’ouvrir aux 12 000 étudiants des formations sanitaires et  médico-sociales d’Auvergne- Rhône-Alpes. Nous commencerons dès 2020 par l’insertion d’un bloc spécialisé dans la nouvelle formation d’infirmières en pratique avancée (IPA). Une journée régionale autour du numérique et de l’IA devrait aussi se tenir au printemps prochain. L’idée étant de mettre en place, au 2e semestre, les premiers vecteurs de sensibilisation dans des cursus plus généraux de formation paramédicale. 

Quelle forme prendra cet enseignement ?

Il s’agira sans doute d’un module de type MOOC (formation en ligne) à destination des étudiants. Ce que nous développons de façon expérimentale en 2020 a vocation à s’étendre progressivement à la totalité des instituts.

Quel est l’objectif de ce programme pilote au niveau européen ?

Le but est de sensibiliser les étudiants aux cas d’usage de l’IA, à sa régulation éthique, et de leur faire mesurer concrètement ce que cela peut changer dans leur pratique quotidienne, en trouvant des points de synergie entre les concepteurs d’innovation numérique de la région et les professionnels. Plusieurs questions se posent. Quel sera le rôle des IPA avec le recours aux dispositifs comme les diagnostics automatiques de mammographie ou de la rétinopathie du diabète ? Quelles articulations avec les professionnels médicaux ? Quel rôle pourront-ils jouer dans l’application du principe d’une garantie humaine de l’intelligence artificielle ? Il faut que nous passions sous supervision humaine ces algorithmes médicaux. Le développement de l’IA est un vecteur de décloisonnement entre les professions. 

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