Valoriser celui qui sait car c'est lui qui fait !

Selon l’Organisation mondiale de la santé, la santé est un état d’équilibre, une homéostasie faisant intervenir tant les facteurs physiques, psychiques que sociaux. Être en bonne santé… Et comment rester en bonne santé, pour une personne, un groupe, une organisation, un territoire, une nation ? Y parvient-on en convoquant les chiffres et l’angoisse qu’ils génèrent, en remplissant moult tableaux d’indicateurs divers et variés, en entretenant des systèmes d’information partagés à en oublier celle ou celui de qui il est question réellement ? Comment croiser nos regards, partager nos expériences pour en multiplier les effets ? Comment imaginer ce processus à chaque étage de la fusée « système de santé » censée amener chaque usager aux portes de sa vie dans les conditions les plus simples et meilleures qui soient ?

Autant de questions posées au fronton des paradoxes qui nous animent au point de voiler notre lucidité. Nous avons des intentions, des diagnostics, des hypothèses thérapeutiques, des objectifs, des outils, une capacité à faire, à rendre efficace, la volonté de soigner aussi le système afin qu’il puisse encore remplir ses missions. Soigner le système ? Comment nous y sommes-nous pris jusqu’alors ? Pour quels résultats concernant le bénéficiaire ultime de tous ces efforts : vous, moi, nos parents et collègues ? Comment pourrions-nous faire différemment pour allier le fond et la forme, faire ce que nous disons, revenir à l’objectif premier : être en bonne santé ?

Et si l’on écoutait et suivait les propositions des bénéficiaires du système ? En soins primaires, c’est, pour les équipes de soins coordonnés, poursuivre l’intégration des patients au projet de santé des ESP et des MSP. C’est, pour les facilitateurs des fédérations d’AVECsanté, renforcer l’accompagnement des équipes pluriprofessionnelles dans leurs nouvelles organisations et leur implication sur le territoire. C’est, pour les ARS et les CPAM, travailler en confiance avec les ressources régionales pour l’exercice coordonné. C’est, pour le ministère de la Santé et la Cnam, capitaliser sur les mises en œuvre des territoires pour construire des réponses adaptées en termes législatif, juridique et économique. C’est, pour chacun de nous qui composons le système, accepter que les autres fassent partie de l’équipage au même titre que nous. C’est changer de posture et de regard pour valoriser celui qui fait car, somme toute, c’est lui qui sait !

De la formation initiale et continue à la mise en œuvre de projets pluriprofessionnels et plurisectoriels partagés par les acteurs des territoires, osons inverser le sens de pose des tuiles du toit de nos fonctionnements pour être en appui de celui qui exprime un besoin.