Sept mois, 250 réunions territoriales, 10 000 participants... et pourtant aucune vraie mesure phare. Le 3 mai, lors de la seconde réunion plénière du Conseil national de la refondation (CNR) Santé, François Braun a annoncé une "boite à outils" pleine d’expérimentations et d’initiatives territoriales et surtout, réplicables, pour venir réformer un système de santé au bord du gouffre. Certaines de ces initiatives ont été présentées un peu plus tôt dans la journée ("EVA Corse", "Présence médicale 64", "SIO consolidé en appui au centre 15 de la Loire" notamment) et ont donné lieu à des échanges entre professionnels présents au ministère de la Santé.

L'heure de la contre-offensive ?

Le ministre a donc annoncé, ou confirmé, le lancement d’innombrables missions : pérennisation des CNR territoriaux ; généralisation du SAS ; lutte contre les déserts médicaux ; développement de la médiation en santé pour "aller-vers" les personnes les plus éloignées du soin ; accompagnement de chaque Français en ALD pour qu’il ait un médecin traitant… Et puisque les actes valent souvent mieux que de belles paroles, François Braun a évoqué la mise à disposition d’une enveloppe de 30M€ pour accompagner les projets issus des concertations en format CNR. "Le chemin est propre à chaque territoire, et le rôle de l’État sera d’être en appui, de renforcer les outils disponibles, et de garantir la qualité et sécurité des soins pour nos concitoyens", a déclaré l’urgentiste de formation.

"L'un des premiers enjeux de cette boîte à outils que nous devrons construire dans les jours à venir, monsieur le ministre, c'est la communication et le faire-savoir. Car oui, cela a été dit, nos territoires font des choses en intelligence collective et c’est une chose en laquelle je crois beaucoup, a déclaré avec conviction, Agnès Firmin-Le Bodo, la ministre chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé. Nous avons aussi découvert des idées émergentes et les projets présentés montrent à quel point ces idées qui sont dans certains territoires, pourront ne pas être dupliqués, mais (...) transposés, parce que chaque territoire est différent."

 

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La ministre est revenue sur les quatre axes les plus martelés au cours de ces 250 réunions, avec comme fil d'Ariane la problématique de "comment mettre en place ces dispositifs dans l'intérêt du patient, mais aussi dans l'intérêt de l'exercice du professionnel" ? "Je crois que c'est en combinant à la fois l'exercice du et des professionnels, et l'intérêt du patient que nous arriverons à répondre aux besoins de santé de nos concitoyens. Donc la première chose, c'est de créer des solutions concrètes d'accès aux soins. Le deuxième axe, sans doute celui qui a été le plus martelé, notamment par nos concitoyens, c'est de mieux coopérer et de mieux utiliser les compétences tous les professionnels. La troisième tendance est de simplifier et libérer les contraintes. Cela a été beaucoup remonté par les professionnels. Et enfin, la dernière, fidéliser et valoriser les professionnels, c'est un axe majeur pour répondre aux besoins de santé de nos concitoyens", a indiqué la pharmacienne de formation.

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