Récemment, le gouvernement a annoncé une série de mesures pour varier les profils des étudiants dans le paramédical – campagne de pubs, annonce d'ouverture de 10 000 contrats d'apprentissage à la rentrée prochaine, etc. – , espérant ainsi attirer un nouveau public et limiter le nombre d'abandons dus à des raisons financières, dans un secteur où écoles et établissements de santé ont peu recours aux contrats d'apprentissage. Pour les représentants d'étudiants et formateurs infirmiers, l'apprentissage est "un moyen, mais pas la solution à tout". "Entre les stages et les apprentissages théoriques", la formation dans le paramédical s'appuie déjà sur le travail de terrain, souligne Amélie Roux, de la FHF.
C'est la confrontation avec la réalité de l'hôpital ou tout autre établissement de soins, que l’étudiante infirmière découvre pendant ses stages, qui est la première cause des abandons, pointe Mathilde Padilla. L'enquête du Cefiec évoque, quant à elle, les "erreurs d'orientation" et des "motifs personnels" que soulignent les étudiants sur le départ. "Le concours donnait au moins aux étudiants le temps de maturer un projet et de réfléchir au métier", avance Michèle Appelshaeuser, sa présidente.
Le rapport du Sénat tacle la "moindre pertinence" de l'accès via Parcoursup. "La sélection, où il n'y a plus d'entretien, n'est pas adaptée", a jugé Rémi Salomon, président de la commission médicale des Hôpitaux de Paris, lors de son audition au Sénat. La "demande surabondante" de lycéens souhaitant embrasser ce métier "dirige vers les Ifsi trop de profils paraissant insuffisamment motivés ou préparés à la réalité de la formation", estime le rapport du Sénat.
Se disant "complètement contre" un retour du concours d'entrée, Mathilde Padilla en appelle plutôt à une homogénéisation des critères de recrutement entre les différents Ifsi, et à un "travail sur l'orientation", dès le lycée, pour éviter les désillusions une fois en formation.
[Avec AFP]