Plus de 40 départements déjà en difficulté en 2014 ont vu leur situation empirer. C'est ce que révèle l’étude de l'UFC-Que Choisir, qui dresse un constat inquiétant : trois quarts des départements français ont perdu des médecins sur les dix dernières années. Et les 50 départements les moins bien lotis en 2014 n’ont quasiment connu aucune amélioration : 88 % affichent même une dégradation supplémentaire de leur offre de soins.

source : quechoisir.org
Des territoires comme l’Eure ou l’Ain, déjà qualifiés de "déserts médicaux” à l'époque, apparaissent aujourd’hui encore plus sinistrés.
À l'opposé, dans les zones les mieux dotées, près de la moitié ont vu leur situation s’améliorer, ce qui accentue le déséquilibre. Paris, les Alpes-Maritimes ou encore les Bouches-du-Rhône restent donc les départements les mieux dotés avec 76.45 médecins pour 10.000 habitants pour Paris, par exemple. Et ce sont sensiblement ces mêmes départements qui bénéficient du plus grand nombre de nouvelles inscriptions avec 916 nouvelles inscriptions pour Paris en 2024, contre 160 pour le Calvados, qui reste tout de même le 20e département avec le plus d'inscriptions.
L'UFC-Que Choisir pointe des situations concrètes d’abandon médical : dans la Creuse ou à Mayotte par exemple, l'accès à un pédiatre est presque impossible, puisqu'aucun libéral n'est recensé. Et ces cas ne sont plus isolés : des millions de Français vivent désormais dans des zones où consulter un spécialiste relève du parcours du combattant.

source : UFC-Que Choisir
Le gouvernement a certes mis sur la table la proposition d'imposer deux jours de consultation mensuelle en zone sous-dotée pour les praticiens installés en zone surdotée. Mais la mesure, bien que validée par le Sénat, est jugée insuffisante par certains, car moins contraignante qu’une régulation réelle puisqu'elle repose sur le volontariat et la bonne volonté.
Un texte plus poussé, défendu par le député Guillaume Garot et adopté par l’Assemblée nationale en mai, prévoit des obligations plus strictes. Mais le gouvernement ne le soutient pas pour l'instant.
[Avec l’AFP]