Ils sont "profondément [heurtés]". Dans un communiqué publié hier, la Fédération des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) a réagi aux propos tenus par le ministre de la Santé le 6 octobre dernier à l’université d’été de la CSMF à Arcachon. Alors que les transferts de compétences vers les paramédicaux se sont accélérés ces dernières années, Aurélien Rousseau a voulu rassurer la profession médicale sur sa place "centrale" dans le parcours de soins : "Penser que c’est l’accès direct qui nous sortira des difficultés, c’est une fausse promesse, c’est un mirage… je ne poursuivrai pas ce mirage", a-t-il lancé, salué par l’assemblée de quelque 250 médecins libéraux. "Non, l’accès direct n’est pas un ‘mirage’ mais une réelle opportunité pour améliorer l’accès aux soins !", répond la FFMKR.
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"Ce qu’on reproche à ses propos, c’est qu’ils vont relancer un débat qu’il n’y a plus lieu d’avoir sur ce sujet", regrette Sébastien Guérard, son président, sollicité par Concours pluripro : "Nous les kinés, on a pris un positionnement extrêmement fort sur le plan conventionnel pour améliorer la répartition des professionnels sur le territoire. On a pris des mesures très contraignantes y compris auprès de nos jeunes en les envoyant dans les zones les moins bien dotées. Comment vont-ils pouvoir exercer s’il n’y a pas de médecin prescripteur ?"
Ainsi, note le communiqué, après avoir reconnu lors de la journée de rentrée des Libéraux de santé, le 12 septembre dernier, qu’"élargir, dans une vie professionnelle, son terrain de jeu, son terrain d’exercice, son terrain de responsabilités, son terrain de coopération était la condition pour rendre les métiers de la santé" plus "attractifs et fidéliser les professionnels", propos qu’il aurait confirmé le 22 septembre devant la FHP, en mettant en avant la nécessité de travailler sur "les questions de sens" dans les métiers de la santé et "de retrouver du temps soignant", le ministre de la Santé "s’est attaqué avec brutalité" à l’accès direct. "Cette formulation tombe comme un couperet et remet en question l’engagement qu’il avait pris vis-à-vis des professions, regrette Sébastien Guérard, également président de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS). On nous a demandé de travailler sur les parcours de soins, sur le contour des métiers… Le ministre avait réaffirmé la nécessité de grimper en compétences pour l’attractivité des métiers et d’un coup un seul, il fait tomber le couperet : fini l’élargissement du champ des possibles pour les paramédicaux !"