Article publié dans Concours pluripro, juin 2025
Nous vous en parlions en juin 2024 : pour répondre aux enjeux de son territoire, le CNR Santé Sarthe avait identifié des actions prioritaires, dont celle de l’"infirmière boussole" afin de faciliter l’accès aux soins au niveau local. Un dispositif déployé en structure d’exercice coordonné pour appuyer les secrétariats médicaux à la régulation des demandes de soins et rendre efficient le temps médical. "Au départ, j’avais besoin d’être rassurée et je demandais toujours l’avis du médecin… mais avec le temps, j’ai pris confiance en moi, confie Adeline Dangeard, infirmière à ce poste depuis le début de l’expérimentation en janvier 2024. Je fais désormais de plus en plus de prises en charge de patients en autonomie. Le protocole de départ n’a pas changé, mais je gère davantage de choses et mène plus de rendez-vous en présentiel, alors qu’au départ, la démarche se faisait surtout par téléphone. Je réalise ainsi le premier examen clinique, vérifie l’état général du patient, à l’exception des enfants de moins de 2 ans, qui voient directement le médecin."
"Quand on a démarré, la démarche était très novatrice et on ne savait pas comment les choses allaient se passer en pratique, souligne Élisa Marais, présidente de la CPTS du Perche Émeraude. Depuis, grâce à la remontée des données, on a réalisé des statistiques, et une liste des motifs de tri a été établie avec les médecins du pôle santé Simone-Veil."
Ainsi, sur les 619 patients pris en charge en 2024, 32 % l’ont été pour un risque infectieux (ORL, cutané, pulmonaire, urinaire...), 24 % pour la douleur (abdominale, trouble musculosquelettique, rachis, , céphalées...), 14 % pour un problème cardiopulmonaire (tension artérielle, malaise/vertige, palpitations, douleur thoracique et difficultés respiratoires non majeures...), 13 % pour un traumatisme, une plaie ou un problème dermatologique, 5 % dans le cadre d’un parcours de soins, 4 % pour un aspect de santé mentale et 8 % pour d’autres motifs. Des fiches conseils ont également été réalisées et remises aux patients pour faciliter leur autonomisation. Adeline Dangeard, elle, est déjà formée à tous les protocoles nationaux mis en place en amont (cystite, varicelle, rhinite allergique et odynophagie).