Le congrès s’est achevé sur une plénière consacrée aux "Jeunes pros". Il était surtout question d’entendre des professionnels de santé – kiné, sage-femme, médecin généraliste, infirmière – récemment installés, pour certains dans des déserts médicaux, et qui s’épanouissent en MSP. Pour Amandine Delori, son arrivée à la MSP de Buis-les-Baronnies (Auvergne-Rhône-Alpes) lui a offert "une visibilité énorme ». La sage-femme qui vit dans un petit village craignait jusqu’alors de ne pas avoir suffisamment de patientèle. "Aujourd’hui, non seulement les patients me trouvent facilement, mais je travaille aussi de concert avec des médecins qui font des suivis de grossesse et sur lesquels je peux m’appuyer."
Retrouvez la vidéo de la plénière sur les jeunes professionnels sur la chaîne Youtube d'AVECsanté
"Échanger, partager, ça rassure dans nos pratiques quotidiennes. L’exercice coordonné améliore le bonheur au travail, assure Mathieu Noirot, masseur-kinésithérapeute dans une MSP multisites en Haute-Garonne. On ne gagne pas plus et on ne travaille pas moins mais on travaille mieux." Cela dit, "cela ne suffit pas pour attirer des professionnels dans les déserts médicaux. Pour vouloir s’y installer, il faut aussi pourvoir y construire une famille et y vivre", a-t-il glissé.
Mathilde Renker, présidente de l’InterSyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Insar-IMG), le regrette : les étudiants en médecine ont une méconnaissance des compétences des autres professionnels de santé. "On ne sait pas ce qu’ils peuvent faire et comment il est possible de coopérer", a-t-elle expliqué. C’est pourquoi elle trouve important que les MSP accueillent des stagiaires, "ce qui va permettre d’apprendre à se connaître et à travailler en exercice coordonné". D’ailleurs, affirme-t-elle, les stages en exercice coordonné sont les plus prisés par les étudiants.